Agnès Rollot et Adrien Lecointre sont deux sapeurs-pompiers volontaires du Centre d’incendie et de secours de Redon. Deux âges différents (19 ans -pour Agnès- et 27 ans) ; deux parcours de vie. Mais une même envie d’aider et la même recherche du « petit truc » qui va donner la force de secourir en toute situation.
Chez les sapeurs-pompiers, ce n’est pas l’âge qui décide de sa place dans l’équipe. Devenir sapeur-pompier volontaire, c’est avant tout un parcours, une évolution dans le centre où l’on est affecté. Engagée au sein des « Jeunes Sapeurs-Pompiers » à 13 ans, Agnès Rollot est devenue sapeur-pompier volontaire dès ses 18 ans. « J’avais vu les jeunes sapeurs-pompiers de ma commune s’entraîner et ça m’a plu direct ! » Elle a pu étoffer son parcours d’apprentissage par des stages effectués entre autres dans le cadre de son Bac Pro « Métiers de la sécurité ». Elle continue ses études pour obtenir un BTS « Management opérationnel de la sécurité ». Mais, son ambition est claire pour cette championne de course à pied : intégrer l’effectif des pompiers de Paris.
Un « bip ! » très stimulant
Quand Cactus lui demande trois mots qui définissent son activité de sapeur-pompier volontaire, Agnès cite « aider », « engagement » et « cohésion ». Le premier mot qui vient dans l’esprit d’Adrien pour répondre à la même question… c’est « bip » ! Car, explique ce titulaire d’un DEUST « Activités nautiques » (qui lui a permis d’exercer le métier de maître-nageur), « quand notre bip d’alerte retentit, c’est tout qui se mélange : l’envie de secourir, l’esprit d’équipe avec chacun à sa place et l’excitation de l’instant… encore plus quand c’est pour un départ de feu ! »
En à peine plus d’un an au centre de Redon, Agnès et Adrien ont accumulé une expérience incroyable. Parmi les nombreuses situations, s’il fallait en retenir une ? « Pour moi, c’est le souvenir de ma toute première intervention : j’ai été confrontée à un décès, raconte la jeune femme. Au-delà de la situation elle-même, j’ai pu constater combien les collègues pompiers sont attentifs entre eux pour savoir comment on vit les choses, pour éviter qu’on s’isole… ». « Quand on est bipé, on sait sur quel type d’intervention on part, raconte pour sa part Adrien. Cela nous permet de nous préparer mentalement. Mais, quand la situation implique un enfant, ce qui m’est arrivé avec un enfant qui avait été percuté par une voiture, j’avoue que c’est plus marquant. »
L’esprit de corps, qui fait partie de l’ADN d’un centre de secours, aide probablement à avancer et à s’endurcir tout en restant bienveillant vis-à-vis des personnes secourues. On apprend en continu, par les formations et les exercices mensuels, par l’expérience engrangée bien sûr (Agnès est sortie à 5 reprises lors de sa dernière garde) et par les situations rencontrées. Comme un chien coincé sur le toit de la maison familiale pour Agnès… ou le fait d’être resté coincé quelques minutes dans une écluse (effet « machine à laver » garanti !) lors d’un stage pour Adrien. Deux anecdotes légères… à ramener aux 1773 interventions comptabilisées en 2023.
Recherche infirmiers !
Prochainement, le centre de Redon va accueillir un « véhicule de liaison santé » qui intervient dans la prise en charge pré-hospitalière des victimes, lorsque la situation dépasse le champ d’action des secouristes. Le centre a donc besoin d’infirmiers sapeurs-pompiers volontaires. Diplôme d’infirmier en poche, ces derniers vont notamment apporter un renfort aux secouristes déjà engagés sur une situation et délivrer des soins d’urgence.
Comme un sapeur pompier volontaire, l’infirmier va être formé (une vingtaine de jours environ, étalés sur 6 à 9 mois).
Pompier, une super école de la vie !
Sans pompiers volontaires, pas de centre de secours pouvant répondre 365 jours par an et 24 heures sur 24 ! Au Centre d’incendie et de secours de Redon, le lieutenant Vincent Hamon peut compter sur 55 sapeurs-pompiers volontaires pour 34 sapeurs-pompiers professionnels. Alors, jeunes et moins jeunes, si une expérience unique, humaine et altruiste, vous motive, n’hésitez pas à pousser la porte du centre ! Vous serez accompagné et formé progressivement pour pouvoir faire face à beaucoup de situations variées.
D’abord, pour devenir volontaire, il faut passer un test sportif et deux épreuves : une en mathématiques et une en français. (Découvrez le type d’épreuves sur www.sapeurs-pompiers35.fr/nous-rejoindre/devenir-sapeur-pompier-volontaire-2/)
« Il y a deux périodes de recrutement par an, mais en réalité, je reçois des candidatures tout au long de l’année, précise Vincent Hamon, le chef de centre. Je suis vraiment joignable si la personne a des questions ou souhaite nous rejoindre. »
Pour rejoindre l’effectif, on va regarder aussi la situation géographique de la personne. Il faut habiter dans une des 14 communes couvertes par le centre de Redon (1). (Les centres de Pipriac et Fégréac interviennent également sur le pays de Redon, uniquement avec des pompiers volontaires).
Il faut aussi être assez disponible. Maximum 10 semaines d’astreinte par an (on est chez soi et on peut être appelé si besoin de renfort) et autour de 3 journées de garde postée par mois.
Enfin, même si on ne s’engage pas comme pompiers volontaires pour l’argent, il faut savoir qu’une indemnisation est versée (minimum 8,61€ par heure, non soumise à impôt).
(1) Redon, Renac, La Chapelle-de-Brain, Bains-sur-Oust, Sainte-Marie, Avessac, Saint-Nicolas-de-Redon, Allaire, Saint-Jean-la-Poterie, Rieux, Béganne, Saint-Perreux et Saint-Vincent- sur-Oust.
Contact direct de Vincent Hamon : 06 48 30 40 33 / vincent.hamon@sdis35.fr
Le samedi 30 novembre 2024, les pompiers du centre de secours de Redon présenteront leur activité à l’occasion des événements de Téléthon.
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A retrouver dans le numéro de novembre-décembre 2024