La boccia, le sport que pratique Melenn Leclève, est un sport présent aux Jeux Paralympiques. Mais, pour l’heure, ce jeune habitant de Sainte-Marie, qui présente une infirmité motrice cérébrale, a l’ambition de remporter le championnat de France. Rencontre.
Dernière grande épreuve disputée par Melenn : les Jeux Nationaux de l’Avenir Handisport, le plus grand rassemblement de jeunes sportifs handicapés moteurs, visuels et auditifs de France, qui ont eu lieu en mai dernier à Saint-Brieuc. Résultat : médaille d’argent ! La même performance que deux ans auparavant. Un succès pour ce garçon de 14 ans… même si, en compétiteur qu’il est, il a plutôt tendance à regarder le verre à moitié vide : « j’ai un petit souci : je dose un peu fort ! »
Joueur de boccia depuis 3 ans
Petit point technique : la boccia, qui s’apparente à la pétanque, se joue en salle, sur un terrain de 12,5 m par 6 m. Chaque joueur, forcément en fauteuil roulant, lance ou fait rouler ses six balles le plus près possible d’une balle blanche, appelée “Jack” (le cochonnet). Les matchs se disputent en quatre manches.
Alors, en effet, le dosage de la force avec laquelle Melenn lance sa balle, puisque lui joue de façon autonome contrairement à d’autres qui ont recours à une rampe, voire à un assistant, est essentielle.
La boccia, ce sport apparu aux Jeux Paralympiques en 1984, Melenn est « tombé dedans » au hasard d’une journée découverte organisée sur le site de Beaumont. « Je ne savais pas trop ce que c’était, j’ai tout de suite aimé… En plus, j’ai gagné ! », raconte ce jeune garçon souriant -on le voit sur la photo de Une ! Avant, il avait pratiqué la natation (abandonnée faut de pouvoir faire de la compétition) puis s’est mis au basket. Abandonné également après avoir été licencié deux saisons au club de… Herbignac.
Aux difficultés liées au handicap, il faut ajouter -comme une double peine- les obstacles liés au fait que les activités à proximité de son domicile ne sont pas toujours adaptées, sans parler de l’organisation familiale pas toujours compatible. C’est le cas aussi pour la boccia avec un créneau proposé le jeudi à 14h… Complétement en décalage avec un rythme scolaire en milieu ordinaire (Melenn est au collège du Cleu à Redon). Melenn va donc jouer à Bruz (association La Jeanne d’Arc). « Mais souvent, je ne vais pas à l’entraînement du mardi soir car j’ai cours le mercredi matin et ça me fait rentrer assez tard… »
Fatiguable (à cause de son handicap), Melenn n’en est pas moins très volontaire. Soutenu par ses parents, il a la niaque. Gageons qu’on le retrouvera sur la plus haute marche au championnat de France, quand il aura encore amélioré son jeu… et surmonté son stress.
Allez Melenn !
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A retrouver dans le numéro de juillet-août 2024
