Dans l’accompagnement bénévole que Pascal Aubierge mène auprès de jeunes suivis par la Mission locale du pays de Redon, il n’y a pas que son expertise professionnelle acquise depuis 27 ans dans le secteur du recrutement. Il y a surtout une attention et une envie d’aider le jeune à augmenter son « capital confiance ».
Cactus : Pouvez-vous nous citer un exemple de parrainage dont vous êtes particulièrement fier ?
Pascal Aubierge : La deuxième jeune que j’ai accompagnée en 2004, je l’ai embauchée dans l’agence de recrutement que je dirigeais à l’époque. Incroyable, le changement mis en œuvre par cette jeune femme au cours du parrainage ! Certains filleuls occupent des postes-clés dans des entreprises, il y a de très belles réussites !
Cactus : Mais pour vous, l’accompagnement proposé par la Mission locale ne concerne pas que l’emploi…
Pascal Aubierge : Le but ultime est bien d’aider les jeunes à aller vers ce qu’on appelle l’emploi durable. Pour cela, les bénévoles comme moi -nous sommes une quarantaine- nous rendons disponible pour l’aider à définir un projet, trouver la formation, etc. Nous intervenons en appui du conseiller qui suit le jeune. Mais, bien souvent, la question de l’emploi et de la formation est une conséquence d’autres problèmes.
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Cactus : C’est-à-dire ?
Pascal Aubierge : Une des caractéristiques que l’on retrouve chez la plupart des jeunes suivis, c’est le manque de confiance en eux, le manque de confiance dans la vie même !
Je me souviens d’une filleule qui était en décrochage scolaire et qui appréhendait de devoir échanger avec des inconnus, par exemple quand elle devait aller faire des courses seule. Résultat : beaucoup de ces jeunes se font repousser au premier entretien car ils n’ont pas l’attitude requise pour travailler en entreprise. Mon but est alors de leur permettre d’identifier les ressources qu’ils ont en eux et de travailler sur leur savoir-être.
Cactus : Etes-vous préparé à ce type d’accompagnement qui est compliqué j’imagine ?
Pascal Aubierge : La Mission locale a défini un cadre précis à cet accompagnement bien sûr. Les parrains et marraines ont des rencontres régulières pour partager nos expériences, apprendre des expériences des autres et des outils méthodologiques mis à notre disposition, c’est top ! Le parrainage est complémentaire de l’accompagnement assuré par l’équipe de professionnels.
Le jeune accepte le parrainage ou non
Pascal Aubierge : Après, chaque parrain et marraine a une certaine liberté pour avancer avec le jeune. D’abord, on est bénévole et on se propose pour accompagner un jeune que si on le souhaite. La Mission locale ne nous impose aucune jeune, et réciproquement, le jeune a la liberté d’accepter le principe du parrainage ou non, puis d’accepter le bénévole qu’on lui présente ou non.
A partir de là, nous avons une grande latitude, la Mission locale nous fait confiance.
Cactus : Si je comprends, vous êtes très investi pendant les parrainages. Pourquoi ?
Pascal Aubierge : Je trouve cette action bénévole très vertueuse sur un plan personnel. J’aime bien l’idée que chacun fait sa part. Cela résonne sûrement en moi… Jeune, j’étais difficile à manœuvrer.
Cactus : Votre parcours aussi explique peut-être votre engagement ?
Pascal Aubierge : Probablement en partie. Un parcours assez atypique qui m’a fait décrocher un CAP-BEP en Chaudronnerie puis obtenir le niveau BTS en dessin industriel. J’ai travaillé ensuite pendant six ans dans une compagnie d’assurances avant de rejoindre le domaine du recrutement en 1995. Un acteur majeur du travail temporaire recherchait alors un profil avec la double compétence de commercial et de technicien. En mai dernier, je me suis installé comme recruteur indépendant.
Cactus : Décrocher votre téléphone pour trouver un lieu de stage pour un jeune, ça ne vous fait pas peur du coup ?
Pascal Aubierge : Cela peut arriver et c’est arrivé récemment avec Gabriel. L’exemple est d’autant plus intéressant que les solutions le concernant sont arrivées progressivement grâce au réseau qui s’est constituée autour de lui, entre sa référente à la Mission locale, sa référente de l’UIMM de Kerlann où Gabriel suit sa formation de chaudronnier, et le responsable de l’entreprise ACJ à Rieux qui lui a donné la chance d’effectuer un premier stage, avant de le recommander auprès d’un confrère pour un second stage ! Une vraie réussite !
Contact :
Mission locale du pays de Redon et de Vilaine (pour les 16 à 25 ans sortis du système scolaire)
3, rue Charles Sillard, Redon – 02 99 72 19 50
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A retrouver dans le numéro de mars-avril 2023
