Solenn Ricordel, originaire de La Gacilly, participera au raid sportif le Laponie Trophy, du 19 au 23 janvier 2023, avec son amie Estelle Stéphan. Une aventure… givrée pour se dépasser et témoigner du cancer du sein chez les femmes jeunes.

Cactus : Des températures jusqu’à -27°C, 3 jours d’épreuves dans des conditions extrêmes… Participer à ce raid sportif en Laponie va être une aventure… givrée ! Qu’est-ce qui vous pousse, vous, à vous engager dans ce projet ?
Solenn : J’ai toujours eu le goût du challenge, j’aime l’idée de tester mes limites et les dépasser ! Lorsque j’ai entendu parler du Laponie Trophy, j’ai immédiatement su que c’était l’aventure que je recherchais. Le raid combine mes passions que sont le sport et les voyages, avec en plus la fierté de représenter une association qui me tient à cœur.
Cactus : Justement, avec votre amie Estelle avec qui vous partez, vous avez choisi de soutenir l’association Jeune et Rose qui est un collectif de jeunes patientes ayant été touchées par un cancer du sein alors qu’elles étaient âgées de moins de 40 ans. Pourquoi ?
L’an dernier, à 23 ans, j’ai été diagnostiquée d’un cancer du sein.
Après le choc de l’annonce, j’ai vite réalisé deux choses. Tout d’abord, si tout le monde autour de moi connaissait une femme touchée par le cancer du sein, ces femmes avaient toutes au minimum le double de mon âge, et par conséquent des problématiques complètement différentes des miennes. Pour vous donner un exemple concret, je venais de finir mes études lors de mon diagnostic et l’une de mes principales sources de stress était de savoir comment concilier maladie et recherche d’un 1er emploi. Lorsque j’ai discuté pour la 1ère fois avec Sandra (aujourd’hui présidente de Jeune et Rose), ce fut comme une bouffée d’oxygène : enfin je trouvais quelqu’un qui me comprenait vraiment.

Rompre la solitude des jeunes patientes
Solenn : Par chance, mes examens ont révélé par la suite que j’en étais encore en début de cancer. La prise en charge précoce m’a permis d’éviter les traitements les plus lourds. J’ai vite compris que j’étais un cas rare, car les femmes de moins de 40 ans atteintes d’un cancer connaissent très (trop) souvent des retards de diagnostics, alors que le cancer du sein évolue plus rapidement chez les jeunes femmes et il est souvent plus agressif.
Aujourd’hui en rémission, j’ai moi aussi rejoint Jeune et Rose en tant que bénévole (ambassadrice dans les Pays de la Loire) afin de pouvoir à mon tour rompre la solitude des jeunes patientes et contribuer à faire connaître le cancer du sein chez la jeune femme.

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Cactus : Dévoiler sa maladie à tout le monde est courageux. Pourquoi en avez-vous ressenti le besoin ?
Solenn : Tout le monde a déjà entendu parler du cancer du sein, mais on l’attribue rarement à de jeunes femmes. Avant d’être concernée, j’étais moi aussi convaincue que le seul moyen d’être touchée par le cancer du sein avant 45 ans était d’avoir une prédisposition génétique.
Par mon témoignage, je souhaite donc mettre en lumière le fait que des jeunes femmes peuvent être touchées par un cancer du sein, et ce même en vivant un mode de vie sain et sans avoir d’antécédents familiaux.

Je souhaite aussi sensibiliser à la pratique régulière de l’auto-palpation grâce à laquelle j’ai su détecter ma tumeur. Elle permet de connaître sa poitrine et d’être en mesure de réagir rapidement en cas de changement suspect. Une prise en charge rapide est cruciale dans le cadre d’un cancer.
Affiche sensibilisant à l’auto-palpation ci-dessous réalisée par l’illustratrice Draw your fight et Malika Provost qui a témoigné en mai dernier lors de la course La Gacilienne, que Cactus a relayé.

Solenn : Malheureusement, trop de femmes tardent à consulter car elles n’en voient pas l’intérêt et/ou le corps médical tarde parfois à réagir, ce qui entraîne de nombreux retards de diagnostic. En faisant connaître mon histoire, j’espère que la chance dont j’ai bénéficié et qui m’a permise d’être rapidement soignée ne soit bientôt plus considérée comme une chance mais plutôt comme la norme, peu importe son âge.
Cactus : Y a-t-il un lien entre votre engagement dans le raid et la maladie ?
Solenn : Je ne pense pas qu’il y ait vraiment de lien… Quoiqu’en y réfléchissant, je me dis que si je n’avais pas eu mon cancer, je n’aurais peut-être pas osé m’inscrire au raid. Au risque de paraître un peu cliché, je pense que la maladie m’a ouvert les yeux sur le fait qu’on a qu’une seule vie et que j’ai envie d’en profiter à 1000 % !

Contacts
Solenn et Estelle sont à la recherche de sponsors désirant les accompagner dans cette aventure.
Les contacter par mail : seintillantes@gmail.com
sur Facebook
sur Instagram
sur leur site.

Découvrez aussi le témoignage de Malika, atteinte d’un cancer peu connu : le cancer du sein triple négatif, publié sur le Web de Cactus : www.cactus-paysderedon.fr/2022/05/24/temoignage-de-malika-ce-nest-pas-rose-un-cancer/
6ème édition d’Octobre rose à Redon (Parc Anger), le 16 octobre
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A retrouver dans le numéro de septembre-octobre 2022
