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Géraldine en Arménie : découvertes d’une SVE

Chaque mois, Cactus vous fait partager les expériences de jeunes, en Service volontaire européen : des jeunes du Pays de Redon qui sont à l’étranger et de jeunes étrangers qui sont dans le Pays de Redon. Ce mois-ci, Géraldine, originaire de Redon, nous fait voyager en Arménie.

Geraldine Chronique SVE avril

Je suis arrivée à Erevan le 1er novembre 2015, pour 10 mois. Ma mission : réaliser des activités avec les enfants dans un centre périscolaire.

J’ai découvert la capitale de l’Arménie sous la neige. J’ai hâte de la voir au printemps ! L’été avec ses + 30 ou 40 degrés… un peu moins j’avoue ! La moitié de la population du pays vit à Erevan. Pourtant, l’atmosphère qui règne est calme, sûre, respirable, telle une petite ville de province. Les habitants ont plutôt l’air fermé de prime abord. Mais quelle surprise quand vous demandez votre route et qu’on vous emmène avec gentillesse jusqu’à destination ! Ou lorsqu’il n’y a plus de siège dans la mashrutka (minibus typique), il y a toujours quelqu’un pour porter votre sac !

Les activités culturelles foisonnent, le choix est parfois difficile ! Comme au Pays de R’don !L’architecture soviétique, massive, côtoie celle plus délicate du Caucase. C’est réellement intéressant de découvrir cette partie du globe méconnue chez nous, en Bretagne. La communauté arménienne en France se situe du côté de Lyon et de Marseille.

L’Arménie est un petit pays, dont la plupart des frontières sont fermées. Il est en guerre avec l’Azerbaïdjan pour le territoire du Nagorno Karabakh, attribué à l’Azerbaidjan par la Russie à la fin de l’URSS. L’Arménie fut l’un des pays à retrouver le plus rapidement ses valeurs et traditions en 1991 lors de son indépendance. La corruption ici fait loi. Alors on assiste à des incohérences monstres, des inégalités frappantes !!! Vivre dans un tel pays permet de prendre d’autant plus conscience de la chance que nous avons, ne serait-ce qu’en termes de liberté de circulation à l’étranger et de protection sociale.

Jeune garcon Chronique SVE avrilIci, la religion et la famille occupent la première place. J’ai été interpellée par le fait que les hommes cèdent toujours la place aux femmes pour s’asseoir, partout. J’ai été un peu choquée le jour où la responsable du centre ou je suis en mission a exigé des garçons qu’ils se lèvent du canapé pour laisser les filles s’y asseoir, eux pouvant aller sur les chaises ! J’ai même du attendre que l’un d’entre eux m’en apporte une, elle m’a empêchée de la prendre moi-même ! Ensuite, au Centre de Ressources pour les Femmes, j’ai découvert une expo photo sur la violence conjugale. En Arménie, la première condamnation date de 2011 ! J’ai aussi appris que l’éducation sexuelle est un sujet tabou, pour les garçons comme pour les filles. Les femmes s’occupent des enfants et de la maison, doivent être vierges pour le mariage, peu d’entre elles conduisent… Pourtant, on sent une vraie mutation en marche, dans tous les aspects de la société. Un jeune homme qui nous a pris en stop nous a confié : « nous ne savons plus quoi penser ! Entre ce qui était considéré comme « bien » avant et maintenant ! »

Cette mutation sociale, de la même facon que l’économie et la culture, se fait à deux vitesses, entre la capitale et le reste du pays. La première : urbanisée, occidentalisée, où les femmes ont plus de liberté aussi (elles viennent y étudier pour se libérer du joug familial). Et le reste du pays, entre petites villes et villages.

Seulement 4 mois que je suis ici et tellement de choses a raconter… mais Cactus a refusé de faire un numéro spécial Arménie ! Seule solution : venir découvrir par vous-même ! J’y suis jusqu’au 1er septembre…

Géraldine, 31 ans

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