Une folle envie d’aventure

En août, Thomas Mercy part effectuer à pied la Grande Traversé des Alpes, un circuit de 700 km. Un pari à la fois sportif et solidaire et une nouvelle étape pour ce Bégannais de 24 ans qui enchaîne les projets de ce type depuis deux ans. Plutôt pudique, Thomas témoigne de ce besoin de se lancer un tel défi.

Thomas Mercy
L'été 2023, au sommet du Piz Boé dans les Dolomites dans le nord de l'Italie (3152m d'altitude). Thomas et son ami ont parcouru 17 pays d'Europe avec, à chaque fois, l'ascension d'un sommet.

Cactus : D’abord, explique-nous, Thomas, pourquoi tu as voulu ajouter une dimension solidaire à ta prochaine aventure cet été ?

Thomas : Marcher seul sur 700 km, c’est super, exceptionnel même ! Ca va me servir personnellement, c’est sûr. Mais, je vais marcher sans qu’il ne s’est rien passé au-delà de moi…
Par ailleurs, je connais l’association Onco Plein Air qui soutient les enfants atteints de cancers des CHU de Nantes et d’Angers en leur proposant des activités à l’hôpital et en plein air (voile, escalade, équitation…). Une petite cousine atteinte d’une leucémie a pu bénéficier de ces activités.
J’ai donc eu l’idée de chercher des parrainages pour collecter des dons qui seront reversées à cette association. Chaque personne qui soutient mon projet parrainne un passage-clé de mon parcours (cols, sommets, lacs, refuges…).
A chaque don, je fais donc des recherches sur le parcours. Ca sera le fil rouge de l’aventure, avec à chacune de ces étapes, une photo que j’enverrai directement au parrain !

Cactus : A Béganne, il y a un peu de dénivelé mais on est quand même loin de la haute montage que tu vas arpenter ! D’où te vient cette attirance pour la montagne ?

Thomas : Pour moi, la montagne, c’est les vacances familiales ! On y partait randonner. Ce n’était pas les vacances dont je rêvais, mais ça a développé une attirance c’est vrai. Quand on marche, on ressent des odeurs ; on se laisse surprendre par l’apparition d’un chamois ; on se fixe un objectif à atteindre : un col, un sommet à franchir… On change de paysage toutes les 30 minutes, c’est un émerveillement permanent !
Après, quand on marche seul, on passe son temps à réfléchir. Limite, ça rend triste… Un sentiment partagé, entre tristesse et apaisement, amplifié par le fait que certains jours, on ne croise personne ou presque.

Cactus : Jusqu’à présent, tu n’as pas marché sur une si grande distance. Comment t’est venue l’idée ?

Thomas : Il y a deux ans, avec deux amis, nous avons marché pendant dix jours sur le chemin de Grande Randonnée de Corse (le GR 20). Ca a été mon premier grand trek. Beaucoup de gens nous mettait en garde car ce GR est réputé être le plus dur d’Europe. Pour moi, cela a été dur mais pas innaccessible. C’est à partir de là que j’ai des idées d’aventure comme la traversée des Alpes.

L’été dernier, j’ai marché, seul cette fois-ci, dans les Dolomites en Italie pendant quatre jours. Cette aventure n’était pas prévue, je n’y étais donc pas préparée. On était partis trois mois et demi avec un copain faire un tour d’Europe avec un camion qu’on avait aménagé. Arrivés dans cette région, j’ai dit à mon ami : moi, je vais marcher ! Pas de tracé, juste un point d’arrivée ; autonomie totale.
Cette fois-ci, avec le GTA, je me prépare… même si j’aurais aimé partir directement, dès que j’ai eu l’idée ! J’ai besoin d’avoir un objectif !

Toujours au cours de son périple en Europe l'été 2023. Ici, c'était une randonnée avec son ami dans les hautes tatras en Slovaquie. Il y a eu aussi la Slovénie (mont triglav : 2864 m), la Croatie (et le mont Dinara : 1831 m), la Bosnie (avec le mont Maglic : 2386 m), le Monténégro (avec le Zla Kolata : 2534 m), la Grèce (et le Mont Olympe : 2918 m), la Bulgarie (avec le Musala : 2925 m), la Roumanie (avec le Moldoveanu : 2545 m) et la Hongrie (avec le sommet de Kekes : 1014m)

Cactus : Tu dis préparer ton parcours pour cet été, mais j’ai l’impression que tout ne va pas être calé à l’avance…

Thomas : C’est vrai ! J’ai une date de départ mais pas une date de retour ! Je veux me laisser une souplesse, en fonction de mes rencontres, de mes envies. Si le sentier part à droite mais qu’il y a un sommet sympa à gauche, je me laisserais sûrement tenter. Sans me mettre en danger physiquement.
Sûrement que certaines personnes me verraient comme un fou, tandis que pour d’autres, ça n’a rien d’exceptionnel… De mon point de vue, j’essaye toujours de rester dans le contrôle, physiquement parlant, mais attention à l’abus de confiance !!

Cactus : D’autant plus que tu pars en autonomie, un réchaud et une tente dans ton sac ! Mais, tu es sportif !

Thomas : Je le suis oui ! J’ai même pensé à faire du sport mon métier. Après mon Bac, et un très rapide passage en fac de LEA à Rennes, j’ai suivi une formation pour obtenir le Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et du Sport (BPJEPS). J’ai travaillé un peu dans le milieu, j’ai été aussi volontaire dans une ferme en Angleterre pendant trois mois… Mais, j’étais un peu perdu. Je savais que je voulais avoir un métier en extérieur et que je ne voulais pas repartir pour une formation. C’est tout. Et puis j’ai eu l’opportunité de travailler dans une entreprise d’Allaire qui pose de l’enduit sur les façades. J’y suis depuis deux ans et demi. Ca se passe bien et mon patron est quelqu’un de compréhensif. Hyper important : j’ai l’impression d’avoir une certaine liberté !

Parmi les 8 sommets gravis l'été dernier, le sommet de la Slovénie, le mont triglav (2864m d’altitude)

Objectif : 13 kilos !
Un des enjeux importants du périple : optimiser au maximum le sac à dos. Thomas a même fait le tour de Belle-Ile en mai dernier pour tester la marche avec un sac chargé du nécessaire pour la vie 1 mois en montagne. Matelas, sac de couchage, tente (pour la nuit) ; nécessaire pour manger (réchaud, gaz, gamelle, eau et 1 ou 2 plats d’avance ; vêtements (en cas de pluie, pour la nuit…) ; matériel technique (câble, batterie externe, appareil photo argentique…). « J’espère ne pas dépasser les 13 kilos ! ».


Départ : lac Léman, puis les massifs de la Vanoise, de l’Ubaye, du Mercantour… et arrivée à Menton.

La cagnotte sur Internet pour soutenir le projet de Thomas est valable jusqu’au 31 juillet : www.helloasso.com/associations/association-onco-plein-air-aopa/collectes/la-grande-traversee-des-alpes-au-profit-de-l-aopa

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A retrouver dans le numéro de juillet-août 2024

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