Mélodie et Anissa sont deux éleveuses installées depuis un an sur Fégréac. Deux installations réfléchies et volontaires après une vie dans le domaine du social mais qui demandent du courage et du temps. Regards croisés de deux productrices.

Son envie d’être dehors, au contact de la nature, Mélodie peut désormais l’assouvir sans limite. Ce n’est pas qu’elle vient d’un grand centre urbain, des heures passées dans les transports et devant un écran d’ordinateur. Mais, sa vie « d’avant », quand elle exerçait le métier d’éducatrice spécialisée, ne lui convenait plus. Il y a un an, elle s’est lancé dans une activité d’élevage de volailles, Les Poulets de Farinet, créée dans le village de Farinet.

Changement radical… avec un point commun : les volailles. Au sein du centre de soins pour personnes souffrant de troubles psychiques où elle travaillait, Mélodie passait une partie de son temps de travail à faire office, comme les patients, d’ouvrière avicole.
Etre dans du concret
Installée dans le village de Thenot, Anissa a eu, comme sa voisine Mélodie, « envie de nature ». « Je suis née et ai grandi à Nantes, sans liens familiaux avec l’agriculture, raconte-t-elle. Après des études jusqu’à un Master en géographie, j’ai beaucoup voyagé et puis j’ai été institutrice spécialisée en milieu adapté. Mais au bout d’un an et demi, j’avais envie de faire quelque chose de mes mains. »
Suivent alors pour Anissa plusieurs saisons agricoles. Elle vie alors dans une ferme vers Clisson et part régulièrement participer à des projets agricoles au Sénégal, en Algérie…« La ferme où je vivais m’a proposé de m’installer sur une activité chèvres. Mais le contexte d’installation ne m’a pas convenu. D’où l’idée de m’installer ailleurs. Ici, c’est la première que j’ai visitée ! » Le résultat d’un parcours de formation de trois ans au final.
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S’installer oui… mais pour mener sa barque et son projet comme elles l’entendent. Mélodie et Anissa ont en commun d’être deux femmes (c’est assez rare pour le souligner) et de savoir ce qu’elles veulent, et encore plus ce qu’elles ne veulent pas. A la tête d’un cheptel d’une soixantaine de brebis en moyenne, Anissa crée réellement un nouvel outil de travail. On ne remplace pas des vaches allaitantes -qui occupaient l’ancienne exploitation- par des brebis sans penser un projet général.
Le défi de trouver des terres
Mélodie est également pleinement investie dans son nouveau métier, acquis après une période de formation. « En fait, nous avons 5 métiers en un ! L’élevage et l’abattage, la préparation des ventes -car nous misons sur la vente directe-, la communication, la gestion, sans oublier les cultures -à 100% bio dans un an, le but étant d’être autonome pour l’alimentation des animaux, la clé pour pérenniser nos installations. »
Pour parvenir au modèle de ferme que les deux jeunes femmes veulent créer, il ne faut pas beaucoup mais suffisamment de terres. Un défi qui oblige à se lancer dans une aventure personnelle et économique sans garantie qu’on pourra dénicher les surfaces nécessaires. Il en va pourtant de la réussite du projet. Sans la vingtaine d’hectares supplémentaires que souhaite Mélodie, cette dernière ne pourra pas produire les céréales pour alimenter ses poules noires de Challans notamment.

Malgré les difficultés et les incertitudes, les deux voisines se serrent les coudes. Par exemple pour proposer leurs produits respectifs à la vente. « Il nous faut sécuriser nos débouchés », explique Anissa, à la tête de la ferme L’aiguille consoude. Elles peuvent aussi compter sur l’aide cruciale de la CUMA de Plessé. « On a beaucoup d’interrogations, même si on est plus sereines ! »
Contacts
http://laiguilleconsoude.fr/ – http://lespouletsdefarinet.fr/
Et une page Facebook commune aux deux fermes : https://www.facebook.com/laiguilleconsoudeetlespouletsdefarinet/
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A retrouver dans le numéro de janvier-février 2023
