Festival Bordures : « c’est pas que pour les aficionados » !

Photo de Une du Numéro 15 de cactus. Photo : Lucie Mahé

Le pylône de Langon en ligne de mire… On le voit de loin. « Un menhir des temps modernes » selon François-Xavier, l’initiateur du festival Bordures (2ème édition de mercredi 24 au samedi 27). Pour comprendre ce qui anime l’équipe de Bordures, François-Xavier nous entraîne dans des chemins de traverse. Une histoire de pylône, de péniche, de bus à impériale. 3 questions / 3 réponses… pas plus, pas moins.

Cactus : François-Xavier, en 1989, tu avais embarqué sur une péniche qui était basée à Langon et tu l’avais posée à Nantes pour promener les gens et y organiser des fêtes. C’est devenu la « péniche bleue », un lieu incontournable pour écouter des concerts de jazz. Et puis, aujourd’hui, tu es de retour à Langon, sans péniche mais avec un bus à impériale, et toujours l’envie de proposer du jazz, mais cette fois-ci à un public divers, pas forcément que des amateurs de jazz.  C’est quand même plus risqué, non ?

François-Xavier : Que cela soit avec la péniche bleue ou aujourd’hui avec Bordures, je pense qu’il y a une forme d’exigence. C’est pas un mot qui doit faire peur, parce qu’être exigeant, c’est bien faire les choses qu’on initie, c’est tout. Ce qui m’anime, c’est d’arriver à transmettre quelque chose qui m’a touché. C’est pour ça qu’on dit que Bordures, c’est comme une boîte dans laquelle on met tous les trucs qu’on n’arrive pas à ranger. Cette année : une fanfare ouverte spécialement aux non-musiciens, une balade en vélo ponctuée de pauses musicales, une mise à l’eau de petits bateaux fabriqués par les enfants des écoles, un banquet avec des poissons de la Vilaine, un circuit pour découvrir les artistes de Langon dans leurs ateliers… et des concerts bien sûr !

On essaie de faire les choses sérieusement sans se prendre trop au sérieux…

Les écoles de Langon en pleine répétition pour La Fanfare de la Touffe.

Cactus : Après l’expérience de la péniche, la mairie de Nantes t’a proposé de gérer un théâtre qui est devenu le Pannonica (une des salles jazz les plus réputées de France), et au bout d’une dizaine d’années, tu as eu envie de sortir cette musique d’une salle fréquentée par un public comblé d’avance… Tu es parti alors à Besançon t’occuper du festival Musiques de rues puis tu as pris la direction de l’orchestre national de jazz à Paris. Comment en es-tu arrivé à avoir ce parcours ?

François-Xavier : Je pense que tout a commencé quand j’avais 20 ans. J’habitais alors Châteaubriant. J’ai organisé un concert du pianiste de Mal Waldron. (Ecoutons le morceau « All alone » :)

François-Xavier : Ma culture était pourtant celle d’un bon petit gars du Pays de Redon, né à Sainte-Anne-sur-Vilaine et scolarisé à Redon : on allait dans les fest-noz ! Un acte quasiment revendicatif à ce moment-là. Et puis, j’ai suivi une formation de mécanicien-monteur. J’ai obtenu un CAP de tourneur-fraiseur, mais je n’ai jamais exercé ce métier… Quoique, ça fait 30 ans que je suis tourneur ! A la sortie du lycée, j’ai fait plein de métiers, j’ai beaucoup voyagé, jusqu’à la péniche bleue… Donc, non, c’était pas écrit d’avance.

François-Xavier Ruan. Photo : Lucie Mahé

Cactus : Pendant l’interview, tu étais un peu gêné que l’on parle autant de toi car l’aventure de Bordures est collective…  (Du coup, c’est pas une question)

François-Xavier : L’histoire a commencé au café des Tilleuls, chez Annie. On me disait : « alors, quand tu nous organises un concert ? ». L’année dernière, la 1ère édition de Bordures, c’était plus un mini-festival. Et puis, avec les 7 autres personnes qui composent le noyau dur de l’asso et aussi la quarantaine de bénévoles qui donnent un coup de main pendant le festival, on était partants pour renouveler l’opération. Donc, oui, c’est bien une aventure collective.

Notre souhait serait de toucher un public jeune et d’impliquer des jeunes de 16-20 ans pour qu’ils prennent le festival en charge, la programmation… On serait présents bien sûr pour les accompagner et les aider. Bordures a pour fil conducteur le jazz, mais c’est ouvert à d’autres styles. Quand tu écoutes Yuna Braz (DJ Wonderbraz) par exemple :

… ou Atsushi Sakaï au violoncelle :

… je pense qu’on explore pas mal de chemins différents !

Merci François-Xavier et bon festival !

A noter :

Le bureau du festival :

Retrouvez le programme complet : ICI, sans oublier :

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