Marion Dumoulin s’engage pour les homosexuels Tchétchénes

Ancienne lycéenne à Redon, Marion entend bien agir pour plus de tolérance. C’est dans ce sens qu’elle a pris l’initiative d’un rassemblement pacifique samedi dernier en faveur des homosexuels Tchétchénes, réprimés et enlevés. Rencontre.

Le bac en poche, Marion est partie à Rouen en septembre dernier, où elle est inscrite en classe de préparation aux concours des Instituts d’études politiques (IEP). Première année d’études et déjà un enseignement : la connaissance est le préalable à l’ouverture et à l’attention aux autres.

L’attention de Marion se portera alors sur le sort réservé aux homosexuels Tchétchénes, persécutés, arrêtés, emprisonnés dans des conditions effroyables qui renvoient aux pires années de notre histoire. « Un des thèmes sur lesquels on a dû travailler pour se préparer au concours de l’IEP de Grenoble portait sur la mémoire du goulag (NDLR : terme générique qui désigne les camps de travail forcé créés à partir des années 30 en URSS -on parle là de 15 à 18 millions de personnes), raconte Marion. Cela m’a beaucoup intéressé. »

Marion Dumoulin

Car, précise Marion dans l’article du supplément Campus du Monde qui a été consacré à son initiative le 5 mai, « j’ai aussitôt fait le lien quand j’ai lu, ces dernières semaines, les articles sur des prisons secrètes, voire des camps en Tchétchénie, où sont persécutés des homosexuels. Les associations parlent d’une centaine de personnes enlevées, d’au moins trois qui seraient mortes. Cela m’a touchée, et fait réfléchir aussi. En France, malgré la réforme du mariage pour tous, j’entends encore des propos homophobes. J’ai des amis homosexuels qui n’osent pas dire qu’ils le sont. Avec mes camarades de la prépa, on a beaucoup parlé de la Tchétchénie. Surtout qu’on sait que la Russie a déjà connu les camps, et que, faute de politique mémorielle, les jeunes Russes ne sont pas au courant de ce qu’il s’est passé. »

Lire l’article du Monde Campus.

Samedi dernier, bonne surprise pour Marion : ils sont une centaine à prendre part au sit-in organisé à la sortie du concours à Sciences-Po Grenoble. « On avait contacté des associations sur place, les enseignants, tous les étudiants… Malgré la pluie, on a pu mener cette opération pour dénoncer cette situation. C’est motivant ! On voit qu’on peut agir ! »

De l’aveu de Marion, c’est la première fois qu’elle prend l’initiative d’une action collective. « Avant, quand j’étais sur Redon, j’étais investie dans beaucoup d’associations, chez les Scout, dans le club d’athlétisme, de natation. Cela me prenait pas mal de temps. J’ai participé aussi au Conseil de développement Pays de Redon – Bretagne Sud avec d’autres lycéens de St-Sau autour des questions de mobilité… Ce rassemblement à Grenoble me conforte dans l’idée de faire des choses en politique. Pour le moment, c’est encore un peu flou. Mais, j’aimerais bien pouvoir travailler sur la tolérance et contribuer à une plus grande ouverture au monde. »

 

Pour en savoir plus :

http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/04/15/le-calvaire-des-homosexuels-tchetchenes_5111627_3214.html

 

Reportage diffusé sur France 24 :

 

 

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