Dis, Patrick, pourquoi tonds-tu des veaux ?

 

Vous avez aimé Fine, Bretonne pie-noir élevée à la ferme des 7 chemins à Plessé devenue célèbre pour avoir été choisie comme tête d’affiche du dernier Salon de l’agriculture ? Alors, sans aucun doute, vous aimerez les veaux de Pierre-Yves Riaud, de Sixt-sur-Aff…

Pourquoi ?

D’abord parce qu’on a beau se pâmer devant Fine ou devant les veaux de Sixt ou d’ailleurs, à la fin, on les… mange ! (pour ceux qui ont cessé d’être carnivores, on préférera les inviter à interrompre ici la lecture de ce texte)

Comme l’a dit avec son esprit taquin l’humoriste Guillaume Meurice sur France Inter , en parlant des animaux présents au Salon de l’agriculture : « on les chouchoute, on les dorlote, on les bichonne, on les bute et on les mange ! »

Sadisme ou innocence ? Un vrai sujet de philosophie… vous avez 3 heures !

2ème raison : Fine aime être apprêtée, Salon oblige. Il s’agit quand même de se laisser caresser (dans le sens du poil, il va sans dire) toute la journée par des inconnus et par des personnalités politiques. On a même vu François Hollande passer la main… sur Fine.

Photo : Elysée

Les veaux de la ferme Riaud n’ont pas droit à un tel honneur, mais ils passent régulièrement sous la tondeuse de Patrick… Bompoil. Aucun jeu de mots dans tout ça : il y a parfois des évidences qui s’imposent.

Explications

Patrick Bompoil, originaire de Pipriac, entamait sa dernière ligne droite professionnelle comme ouvrier agricole, quand, au hasard d’une rencontre, il découvre ce drôle de métier : tondeur de veaux !

« J’en avais marre des week-ends à assurer les heures de traite. Il faut dire aussi que les remplacements étaient moins nombreux qu’avant. Quand un technicien agricole m’a raconté qu’il y avait un créneau sur cette activité de tondeur de veaux, j’ai réfléchi et, très vite, je me suis lancé ! »

Son outil de travail dans la main (« une tondeuse pour moutons »), Patrick est un des très rares tondeurs professionnels en France. Pour répondre à une forte demande, il recherche un associé.

 

Dis, Patrick, pourquoi tond-on ?

 

La tonte régulière des veaux évite aux bêtes d’être malades. Avec sa bonne couverture de poils, le veau est sujet à la transpiration ; un coup de froid peut le « faire partir en pneumonie », comme l’explique Patrick, devenu expert en la matière. La tonte permet également de supprimer les parasites présents autrement dans le poil, comme les pouls. Et enfin, la peau du veau est mieux vendue à l’abattoir par l’éleveur.

Des frais vétérinaires en moins + un cuir mieux valorisé à l’abattoir + un gain de poids pour la bête de 1 à 2 kg = du travail pour Patrick !

Depuis plus d’un an, son agenda est plein. Patrick ne s’est jamais autant déplacé. Le lendemain de notre rencontre, il part près de Saint-Lô, en Normandie, pour un jour de travail. Son rayon d’action est surtout le grand ouest, de La Roche-sur-Yon à Caen, et du Mans à Brest, mais il peut arriver à Patrick de pousser jusqu’aux environs de Calais et dans le sud-ouest !

 

 

Chez Pierre-Yves Riaud à Sixt-sur-Aff, le tondeur professionnel -quasiment le seul en France (généralement, ce sont les éleveurs qui doivent effectuer ce travail par défaut, faute de personne disponible)- aura coupé le poil de 300 veaux en deux jours. Un travail dur physiquement et potentiellement dangereux : « un coup de patte arrière est vite donné ! »

Mais, l’activité a aussi des avantages. Patrick est devenu un entrepreneur, avec l’indépendance qui va avec. Ce travail est rémunérateur et le potentiel est important. Et, pour un professionnel du monde agricole qui connaît les veaux et les vaches comme lui, devoir positionner les bêtes de telle sorte qu’ils puissent être tondus ne pose pas de gros problème.

Alors, si vous êtes intéressé par le métier de tondeur de veaux, particulièrement si vous avez de l’expérience dans l’agriculture, n’hésitez pas à contacter Patrick Bompoil, en adressant un message sur : http://www.cactus.littlemouse.fr/nous-contacter/ Cactus fera suivre.

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