Témoignage de Tatiana : « Non le cancer n’arrive pas qu’aux autres… »

« Je m’appelle Tatiana, j’ai 33 ans et j’ai été diagnostiquée d’un cancer du col de l’utérus à l’âge de 30 ans. » C’est par ces mots simples que la jeune femme a commencé son témoignage lu devant les 800 marcheurs et coureurs venus participer à la 4ème La Gacilienne, une course solidaire contre le cancer. Voici son témoignage.

Tatiana raconte son parcours avec à sa gauche Patrice Renaud et tout à sa droite Karine Branche, respectivement président et vice-présidente du comité des fêtes de La Gacilly. Derrière Tatiana, Marie-Hélène Herry, conseillère départementale, et Paul Molac, député de la circonscription. Photo : Cactus-pays de Redon

« Lorsqu’on vous annonce que vous avez un cancer, vous vous demandez quelles sont vos chances de vous en sortir. Du jour au lendemain, vous vous inquiétez réellement du nombre de jours qu’il vous reste à vivre et par-dessus tout, ma plus grande crainte a été celle de ne pas avoir cette chance de voir grandir mon enfant.

"... pas à 30 ans !"

« Le 14 avril 2020, c’est confiné avec mon chéri, que nous avons fêté la 1ère bougie de notre fils, et c’est le lendemain que je me dirigeais vers le Centre Eugène Marquis à Rennes pour ma première séance de radiothérapie, suivie de chimiothérapie et de curiethérapie.

Jamais je n’ai pensé pouvoir être concernée par ce cancer, pas à 30 ans ! Et pourtant, oui pourtant, il n’y a pas d’âge. 
C’est portée par l’amour de mon homme et de mon fils que j’ai trouvé la rage de me battre.
C’est soutenue par ma famille, mes amis proches et accompagnée de ma meilleure amie avant chaque séance et durant mes consultations oncologiques, que j’ai affronté la maladie.

Tatiana et Jimmy, son mari, sur la ligne de départ de la Gacilienne le 14 mai. Dans sa main droite, Tatiana tient une petite fleur. "Celle que mon fils m'a offerte avant mon discours pour me dire "Bon courage maman, je t'aime"". Crédit photo : DR

« Peu importe ce que la vie vous réserve, vous pouvez toujours décider COMMENT surmonter cette épreuve !

Un jour, un très bon ami m’a dit :

“Sale histoire ce petit cancer. Je suis partagé entre la peur et la confiance. Le mot cancer ça fait toujours un peu peur, forcément. Mais d’un autre côté, en l’appelant « petit » cancer, j’essaie de minimiser l’affaire. Aussi cancer soit-il, ça se soigne. C’est sûrement pas lui qui va te faire trembler. Ce combat, c'est comme un match de boxe : il y a le physique et il y a le mental. Prendre des coups fait partie du jeu, mais ça donne encore plus envie de mettre à terre l’adversaire.”

« Finalement, cet ami assis dans les gradins durant tout ce match de boxe pour m’encourager m’a permis d’y croire avec sa vision des choses, de croire bien plus que quiconque en ma guérison.
Et oui, le combat vous le menez rarement seul, vous vous battez pour le gagner à plusieurs.

Tatiana et son mari Jimmy finissant le parcours de 6 km dans La Gacilly. Crédit photo : DR

« À présent, je suis en rémission depuis presque 3 ans, je suis suivie de près au moins pour les deux prochaines années, mais surtout je vais bien ! Et j’avance avec une toute autre vision de la vie.

Le cancer du col de l’utérus, bien qu’il soit devenu peu fréquent, reste grave, potentiellement mortelle et est évitable !

  1. Près de 3 000 cas de cancer du col utérin sont diagnostiqués chaque année en France.
  2. Plus de 1 100 femmes meurent chaque année de ce cancer.
  3. Trois quarts des femmes ont moins de 65 ans au moment du diagnostic.

Source des chiffres : ameli.fr (Assurance Maladie)

“N'ayez pas peur de consulter, n’ayez pas peur d’être diagnostiqué”

Le message que je souhaite vous faire passer, c’est :
“N’ayez pas peur de consulter, n’ayez pas peur d’être diagnostiqué”
Je vous le dis car j’ai fait cette erreur, je n’ai pas senti l’importance d’avoir un suivi régulier, de passer ne serait-ce qu’une fois un examen auprès de mon médecin généraliste ou d’une gynécologue avant ma grossesse, simplement par pudeur, comme si moi, j’étais trop jeune pour en avoir un, comme si moi j’étais intouchable et comme si le simple fait de me sentir en bonne santé signifiait que j’étais en bonne santé. Non le cancer n’arrive pas qu’aux autres… et moi, je n’ai rien fait pour l’éviter, ni même le prévenir.

La vidéo ci-dessous (datée de 2014) explique en 3 mn pourquoi faire un dépistage et comment ce dernier est réalisé. Elle propose aussi un témoignage et parle de la vaccination.

« Ce cancer peut être évité grâce à la vaccination chez les jeunes…, filles comme garçons, et également grâce à un dépistage par le biais d’un frottis et d’un test HPV (pour papillomavirus humains).
Ces examens peuvent vous permettre de prévenir la maladie, de la diagnostiquer le plus tôt possible, de détecter d’éventuelles lésions précancéreuses, de les traiter et ainsi d’éviter l’apparition du cancer ou bien de le freiner et stopper sa progression.

Quelques minutes d'échauffement avec Rachel, histoire de se mettre en jambes avant le départ... non chronométré 😉 Photo : Cacus-pays de Redon

« Depuis ma rémission depuis presque 3 ans, je n’ai jamais autant couru et participé à des manifestations comme celle-ci. En m’investissant pour La Gacilienne, je réalise que la plupart des personnes qui sont ou ont été confrontées de près ou de loin par un cancer ont envie d’agir.
Pour prévenir et faire évoluer les consciences, partager son expérience en tant que malade ou être accompagnant avant, pendant et après cancer. Mais n’attendons pas que ça nous arrive pour agir !
Alors voilà, vous comprendrez ma volonté de témoigner aujourd’hui face à vous, celle de sensibiliser et prévenir, celle de vous inciter à prendre soin de vous et des vôtres, celle de vous en parler pour que vous-même puissiez en parler, celle de vous rappeler ô combien la vie est si précieuse malgré les tempêtes. »

« Je remercie La Gacilienne d’exister, d’œuvrer pour aider la recherche et soutenir la lutte contre TOUS les cancers. »

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